COLIQUE ECONOMIQUE, CHIASSE SOCIALE,
UN PET DE TRAVERS ET C'EST LA MERDE.
SCATOLOGIE POLITIQUE
Souvenons-nous de l’Île de Ré, ou autre… peu importe…

L’Île de Ré où étaient déportés tous les enfants pauvres. Tous les gosses qui avaient perdu père, mère, oncles, cousins.
Tous les mômes dont le seul malheur était d’avoir perdu leur famille avant, pendant ou après la guerre. Ces mômes qui étaient des fils de héros morts pour la France. Leur seul tort a été d’avoir voulu survivre en volant soit une pomme, soit un œuf. Leur seul tort a été d’être pauvres. Nous savons aujourd’hui que la pauvreté est un délit. Est-ce pour autant que l’on mérite le bagne ? Je me le demande. Mais braves mômes, qui êtes-vous donc pour oser prétendre que la patrie qui a tué vos pères va vous prendre en charge. Vous n’êtes que des bannis de la société, des délinquants. Vous osez fouiller dans les poubelles pour manger. Vous faites tache. Il faut donc vous éliminer, et pour le faire : le bagne, génération des sacrifiés. Et paradoxalement certains d’entre nous ont repris les fusils pour se sortir du bagne et aller faire la guerre. Va comprendre. 14-18, c’était hier. Vichy, c’était hier. Le bagne pour les bannis. La prison pour les sauvageons. Génération de fils des harkis, les fils de tirailleurs sénégal ais morts pour cette même France. Pas de privilèges non plus pour eux. Mais qui a eu, en premier, la fameuse idée, depuis la seconde guerre mondiale, d’enfermer les gosses ? Que de génie. Comment ces gens-là ont-ils vécu, quel était leur revenu ? Comment ont-ils été élevés ? J’aimerais savoir si leurs enfants, s’ils en ont, vont à l’école, s’ils ont cherché un jour à les comprendre. Ces gens-là m’intéressent. Je m’interroge si de tels êtres existent ? Comment un enfant de 13 ans peut-il s’acquitter d’une amende pour insulte à enseignant de 7 500 euros (environ 8 mois de SMIC) alors que son statut de lycéen et le droit français qui réprime le travail des enfants lui interdisent de disposer de sources de revenus ?
Hier, c’était le travail forcé, aujourd’hui, l’amende forcée !
Pourquoi ne pas proposer une loi qui obligerait également les œufs à faire cui-cui et à voler, faute de quoi ils seraient transformés en omelette ?
C’est du point de vue du droit, incohérent, du point de vue de la morale, une absurdité !
Certes, je ne connais pas ces gens-là, mais contrairement à ce que pensent les pessimistes, les gens comme eux sont rares. Bien sûr, il y a des cons partout, mais que celui qui n’a jamais fait un truc stupide me jette la première pierre.
Pour les enfants issus de l’immigration, l’image du père, qui représente la loi, est celle d’un homme souvent au chômage, souvent pauvre, toujours objet du racisme, l’humiliation du père que l’enfant a observé dégrade l’image de cette loi.
Notre société est travaillée par la xénophobie et cela engendre une violence sociale. Seule la profonde imbécillité de ces gens-là a pu faire croire qu’en envoyant les enfants en prison, on allait rétablir l’ordre !
Cette loi qui donne aux professeurs des pouvoirs de police. L’enseignant qui envoie un enfant en prison, pour une insulte, aura autant de crédibilité qu’un médecin qui décide d’achever un malade atteint d’un rhume de cerveau.
Le Ministre délégué à l’enseignement Xavier Ducros a trouvé la réponse au problème de violence à l’école : « Il faut que les établissements scolaires les plus sensibles soient équipés de clôtures. Les systèmes de vidéo-surveillance de portails électroniques doivent être développés. Des kits de surveillance qui pourraient être installés dès qu’un problème arrive ». (Le parisien du 27 novembre). A croire que le gouvernement manque d’idées. Vous allez rire, mais j’ai quand même l’impression que le gouvernement se comporte comme la victime d’un vol dont la boite aux lettres aurait été abreuvée de prospectus publicitaires pour des systèmes d’alarme.
Le lycée de Fresnes où a eu lieu l’agression au flash ball était déjà équipé de caméras de surveillance. A coup sûr quand Xavier Ducros le saura (ou l’a déjà su), il en mettra sans doute de plus grosses !
L’heure n’est plus à la prévention ! L’heure est à la répression, à l’oppression ! Un jeune fait le con, on l’enferme. Une pute racole, on la taxe et on l’enferme. Un sans-papiers, on le renvoie « chez lui ». Après tout, on ne peut pas accu
eillir toute la misère du monde, disent-ils. On admet le droit d’asile, et on le bousille par les règlements administratifs. On subit pendant des années le sadisme des bureaucrates, attente de 5 à 15 heures, même sous la pluie, surtout sous la pluie ! « Allez circulez, revenez demain ! » Et les zones de « non-droit » dans les aéroports, plusieurs jours d’attente, voire des mois, sans sanitaires, sans soins. Les chiens sont mieux traités dans les pays des droits de l’homme car ils ont un carnet de vaccination.
Tout cela parce que l’on est « pauvre » : la pauvreté est le fléau de la République qu’il faut combattre par l’oppression. Parce que le pauvre ne se rend pas compte de la chance qu’il a.
Dieu a fait l’homme à son image. Nous sommes donc les enfants de Dieu. Ne renions jamais ce que le Père nous a offert. Nous sommes pauvres et être pauvre est un trésor !
Passons à une autre forme de répression : la délinquance routière est à la mode.
On condamne à du ferme des personnes qui dépassent la vitesse autorisée sur la route. Si ceux-ci sont envoyés en prison, par contre les constructeurs de ces bolides « NON » ! Total respect pour eux. C’est la puissance de l’économie : pas touche.
On condamne le mec bourré qui a tiré sur sa femme avec un fusil. Mais pas celui qui a fabriqué l’arme, ni d’ailleurs celui qui a fabriqué l’alcool qui est en vente libre.
La bagnole est un bien de consommation sacré. La vie NON !
Ce qui a un prix sera toujours mieux défendu que ce qui n’en a pas.
L’industrie du tabac tue le consommateur de tabac. L’industrie des voitures tue le consommateur de voitures. Je sais, c’est absurde de détruire ses propres clients. Mais si le phénomène perdure, c’est qu’il est rentable.
En conclusion, je constate qu’entre le monde d’hier et d’aujourd’hui, ce sont juste les histoires qui changent et non pas l’Histoire.
Il y a quand même un bémol entre hier et aujourd’hui : ce sont les journalistes.
A croire qu’avant, ils n’existaient pas. Certes, il n’y avait pas de télévision, mais il y avait les journaux ; journaux qui ne faisaient pas la propagande de la délinquance routière ou de celle des sauvageons. La télévision nous a vendu beaucoup de discours sur le drame « des accidents de la route », nous a abreuvés d’images de carnages !
Une chose que personne n’ignore : il y a 8 000 morts sur les routes françaises par an. Et il n’y a que quelques semaines que les médias nous éclaboussent de détails sur les carambolages mortels mettant en scène des pompiers et des policiers. 8 000 morts par an, presque 22 morts par jour, ce serait étonnant que le journaleux ne trouve pas dans ces statistiques de quoi faire un reportage du type de ceux qui ont été faits pour les cinq pompiers. La situation n’est pas plus critique qu’il y a 30 ans. Simplement, aujourd’hui, le sujet est à la mode. On a eu la mode des suicides de policiers qui a fait causer les journaux, le public et les hommes politiques pendant X temps. Chaque semaine, un policier se collait une balle quelque part. La situation était grave, très grave… dangereux pour la République. Et puis, quelqu’un a fait savoir que le nombre des suicides chez les flics n’était pas plus important que dans toute autre profession. Et comme d’habitude, on a mis un numéro vert pour les policiers désespérés. Et comme d’habitude, rien pour les autres salariés. MERDE ! Ca me troue le cul !
PPDA ne donne pas tous les soirs au 20 heures le nombre de gens qui se sont flingués dans la journée, ni le jour où ma petite sœur Audrey s’est fait une double fracture de la jambe au ski, ni le nombre de personnes réduites en bouillies dans un tartare de tôle : ce n’est pas de l’actualité. PPDA : la science dit que pour qu’une personne soit bien portante, elle doit péter 14 fois minimum par jour pour éliminer ses gaz. Moi, je pète à peine une fois par jour et je chie encore moins… S’il te plaît peux-tu en faire un sujet de reportage, car c’est très grave.